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Ir. Pierre Mathy (1973) - Chef d'unité honoraire Commission européenne
Attention !! Changement de lieu, la conférence aura lieu dans l'Espace Senghor à Gembloux
Les racines de la crise écologique dans la civilisation occidentale
Accueil dès 18:15, conférence à 18:30 précises
Pierre Mathy est chef d'unité honoraire à la Commission européenne, Direction Générale Recherche & Développement - Admin. de la Recherche scientifique.
La crise écologique moderne enracinée dans la culture occidentale
Le judéo-christianisme a introduit une conception du temps linéaire et non-répétitif en opposition aux croyances gréco-romaines plus en conformité avec la réalité naturelle. La Nature suit un développement cyclique ; les éléments croissent puis décroissent. Il n’y a pas d’expansion continuelle, pas de croissance infinie. Or la civilisation occidentale fortement marquée par le judéo-christianisme et caractérisée par le modèle d’économie capitaliste lui-même justifié par l’éthique franciscaine (Voir Giacomo Todeschini) puis par l’éthique protestante (Voir Max Weber) prétend suivre un cheminement linéaire et se fonde sur une croissance infinie. La référence continuelle à la nécessité de la croissance du Produit Intérieur Brut prônée par les économistes libéraux ( Friedrich Hayek, Milton Friedman,…) indique que nous ne sommes pas sortis de ce paradigme, contre toute évidence rationnelle puisque la capacité de la biosphère à produire des biens matériels et à recycler les déchets du consumérisme est limitée.
Outre cette conception non-naturelle du temps, la Genèse (mais aussi une partie substantielle de la philosophie grecque (Aristote) établit une séparation et une hiérarchie entre l’homme et la nature (Concept de « Scala natura ») L’homme n’est pas un animal particulier mais un être à part, un être qui se distingue du reste du monde naturel, un être créé à l’image de Dieu (Concept d’ »Imago Dei » et qui est légitimé par Dieu pour dominer la nature (1) L’homme possède une âme et une raison. Ceci le sépare définitivement du reste du monde animal.
Cette distanciation entre Homme et Nature, qui trouve son origine dans l’injonction divine, a été mise en évidence à maintes reprises (Georges Perkins Marsh, Philippe Descola…) Elle est caractéristique de la civilisation occidentale. Elle prendra toute son ampleur avec la philosophie de Francis Bacon et de René Descartes pour qui les animaux ne sont que des machines destinées à être soumises à la volonté de l’Homme.
Ce paradigme inscrit dans le projet divin est la source culturelle de la crise écologique moderne car il produit les récits, l’imaginaire qui justifient l’exploitation de la nature par l’Homme. Il est inséré dans une construction culturelle qui rend légitime le comportement prédateur de l’espèce Homo sapiens, espèce particulière aussi par sa capacité inégalée à exploiter la nature.
C’est pourquoi il est illusoire de vouloir résoudre la crise écologique sans au préalable inventer un nouvel imaginaire collectif resserrant les liens naturels entre l’Homme et la Nature.
(1) Genèse 1.28 « Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
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