Retour sur l'activité Air et Terre

Samedi 24 mai dernier, a eu lieu l’activité « Air et Terre » organisée par La Liégeoise. Malgré des conditions météo pas très favorables, celle-ci a rassemblé entre 20 et 30 personnes.

Nous avons d’abord été accueilli au Centre Médical Héliporté (CMH) de Bra-sur-Lienne. Vu l’importance de sa mission, nous détaillerons longuement cette partie de l’activité.

En attendant, le retour de l’hélicoptère parti en urgence, l’historique du CMH et du Service Médical d’Urgence Héliporté (SMUH) nous a été rappelé. Il n’est par récent, il a été créé en 1986 par le Docteur Luc MAQUOI qui travaillait avec son épouse à bord d’une ambulance. Dix années plus tard, en 1997, le premier hélicoptère est arrivé. Malheureusement, la charge de travail devenait de plus en plus lourde. En plus des tâches médicales, il fallait gérer l’ensemble des aspects administratifs et financiers de l’asbl. Vu l’absence de financement de l’état, le CMH lance sa carte d’affiliation en 1999 pour s’auto-financer. La nécessité de s’agrandir est vite apparue mais il fallait repenser le modèle lié au changement d’échelle. Rappelons que le CMH n’a été intégré dans l’aide médical d’urgence qu’en 2003, à titre expérimental ! Auparavant, il était réquisitionné directement sur demande des citoyens.

Il est prévu que le CMH reçoive enfin la reconnaissance officielle de la part de l’état. Ce qui devrait lui permettre de recevoir des subsides. Malheureusement, le Dr MAQUOI, aujourd’hui décédé, ne pourra pas voir la concrétisation de son projet, 40 ans après l’avoir initié. Rappelons qu’à l’heure actuelle, le CMH ne peut fonctionner que grâce au soutien citoyen. Aujourd’hui, le CMH compte plus de 200.000 affiliés mais les coûts sont colossaux. Chaque intervention en hélicoptère s’élève à 120 € par minute de vol. Le budget annuel du CMH est de l’ordre de 5 millions d’euros. En plus de la solidarité citoyenne (dons annuels, legs, festivités), qui représentent 70 % de ses recettes, le CMH reçoit également des subsides (6%) des Provinces de Liège et du Luxembourg et d’une cinquantaine de communes ardennaises. Le CMH n’a pas augmenté le montant de ses cartes d’affiliation et ne souhaite pas le faire. La facturation ne représente que 24 % des recettes.

Lʼutilisation de lʼhélicoptère médicalisé permet dʼoffrir à chaque patient des régions rurales les mêmes chances et les mêmes garanties dʼintervention rapide que les patients habitant en zone urbaine. Il est disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 uniquement sur réquisition du 112. Rappelons que le CMH a réalisé en 2024 1213 missions SMUH et 159 SMUR, soit une moyenne de 4 interventions par 24h. Les hélicoptères actuellement utilisés sont des Airbus H145 D3. En 2021, il s’agissait même d’une première européenne et en partenariat avec la société SAF (Service Aérien Français SA) qui fournit également les pilotes. Ces hélicoptères sont équipés d’un équipement logistique et technologique de pointe spécialement adaptés à leurs missions. Si l’équipement est à la pointe ; le personnel l'est aussi. L’équipe est actuellement composée de 6 pilotes, 1 électromécanicien, 11 médecins, 11 infirmiers et du personnel administratif. Ils ont également à disposition des locaux pour se reposer et pour se restaurer. Le revers de la médaille est que l’héliport a été construit dans le jardin de son fondateur, en plein milieu du village. C'est pourquoi le CMH déménagera en 2027 dans de nouvelles infrastructures, 1,5 km plus loin, afin que le village puisse retrouver sa tranquilité. Les travaux devraient débuter dans les prochains mois.

Entre ces deux explications, nous avons pu voir atterrir l’hélicoptère. Pendant le plein, nous avons reçu des informations détaillées sur son fonctionnement, son aménagement ainsi que sur la nature et la saisonnalité des missions réalisées. A peine le plein fût-il terminé que l’hélicoptère a du redécoller pour remplir sa mission d’utilité publique et sauver des vies. Nous remercions, le Docteur MOENS pour son chaleureux accueil ainsi que pour les explications reçues des personnes présentes. Le temps qu’ils nous ont consacré était précieux et nous les en remercions de tout cœur.

Ensuite, nous nous sommes rendus à l’élevage et à la boucherie "Li Binamé Pourcê" fondés en 2016 par le couple formé par Bernard PAQUE, notre trésorier, et Céline PONCIN, tous deux issus du monde agricole, diplômés de Gembloux et membres de notre section.

Nous nous sommes d’abord rendu à Basse-Bodeux pour visiter les prairies d’engraissement. Il s’agît un élevage extensif de porcs en plein air. Les porcs sont nourris et abrités à l’intérieur de cabanes en bois et ont un accès permanent à un parcours extérieur. L’objectif est de maximiser le bien-être animal et le respect de l’environnement pour obtenir des morceaux de viande saine et goutteuse de la meilleure qualité possible. Les porcs sont le résultat de croisement entre 3 races : des Duroc, des Landrace et des Piétrains. Bernard ajuste à chaque génération les croisements afin d’obtenir des porcelets bénéficiant des qualités de chacune de ces 3 races.

Puis, nous avons visité les bâtiments où sont pratiqués les inséminations où sont hébergés les truies allaitantes avec de très jeunes porcelets. Bernard occupe les bâtiments familiaux occupés depuis plusieurs générations. Il nous explique les différentes manières d’inséminer une truie et les différentes étapes de l’élevage ainsi que les conditions qu’il doit respecter dans le cadre du cahier des charges du label.

La visite se termine à la boucherie. Céline prend le relais de Bernard et nous la fait visiter. Elle nous explique avoir suivi préalablement une formation de boucher-charcutier afin de valoriser au mieux la production. Après, elle nous décrit les contraintes d’aménagement liées au respect des règles HACCP, au nettoyage, au respect de la chaîne du froid, … Si le découpage et la transformation sont réalisés à la boucherie, l’abattage est réalisé dans un abattoir spécialisé à Malmedy. Céline prépare des colis sur commande. Ceux-ci peuvent être récupérés les vendredis en fin d’après-midi ou les samedis en matinée.

Enfin, Bernard et Céline accueillent les vaillants participants sous des tonnelles afin de pouvoir profiter d’un bon barbecue. Au programme, des produits préparés à la ferme, entièrement en circuit court. Nous profitons, bien sûr, de saucissons et de boudins agrémentés de bières locales ou de bières issues de Gembloux.BEER. Cet apéritif est suivi du repas qui consiste à déguster des pains avec des saucisses préparées par Bernard (sous la pluie) accompagnés de salades, oignons cuits et diverses sauces. Nous savourons ces derniers moments avant de progressivement nous quitter dans la nuit pour rejoindre nos domiciles respectifs. Nous remercions Bernard et Céline pour la préparation de cette journée, pour nous avoir reçu et pour nous avoir fait découvrir leur travail de qualité dans leur exploitation familiale.