À la découverte des Hautes Fagnes

La journée de ce dimanche 28 septembre a commencé à la Station Scientifique des Hautes Fagnes de l'Université de Liège. La station a fêté ses 100 ans l'année passée (1924 - 2024). Nous étions une vingtaine de personnes rassemblée pour cette occasion. Nous avons été accueillis par Laurane WINANDY, Directrice de la station, et Serge NEKRASSOFF, historien et spécialiste des Hautes Fagnes.

Après un exposé sur la station et les recherches menées (amphibiens, loups, tétras, histoire, gaz à effet de serre), des explications nous sont données sur le pourquoi de l’existence de tourbières actives et de tourbes dans les Hautes Fagnes à l’aide d’exemples concrets et pratiques particulièrement appréciés par les enfants et adolescents. Nous pouvons observer les caractéristiques anatomiques des sphaignes au binoculaire et au microscope. Puis, par groupe de deux, à l’aide d’une clé photographique, nous identifions à quelles essences appartiennent différents grains de pollen montés sur lame. Enfin, nous terminons la matinée par l’analyse de la carte de Ferraris de la région et de textes liés à l’imposition, qui nous permettent de nous rendre compte de l'importance de la tourbe comme source d’énergie à l'époque. Pas moins de 25 m3 de briquettes de tourbe consommées par ménage ! En effet, les Fagnes sont un héritage socio-culturel indissociable de l’activité humaine.

Après-Midi, sous une magnifique météo automnale, nous passons à la visite guidée de la Fagne de la Poleur qui nous permet d’observer in situ les explications données le matin, dont l’héritage de l’extraction de la tourbe et l’évolution du paysage, non sans avoir été contrôlés par les stewards du parc ! Après la balade, nous visitons l’exposition « La découverte des Hautes Fagnes. Nouveaux regards sur un paysage insolite (1851-1939) ». Nous découvrons comment l'intérêt scientifique pour cette région a émergé à une époque où celle-ci était difficilement accessible et redoutée grâce au rôle-clé de Léon Fredericq qui informe la communauté scientifique sur sa valeur patrimoniale exceptionnelle, comment les pratiques agropastorales et d’exploitation de la tourbe sur ces terres incultes ont été progressivement abandonnées au profit de la sylviculture de peuplements monospécifiques et équiens d’épicéas puis de la sauvegarde et de la restauration des habitats naturels, et comment la perception de ce paysage longtemps déprécié a évolué pour devenir un site touristique de premier plan. Nous prenons également connaissance des découvertes archéologiques majeures réalisées dans les Hautes Fagnes.

Nous terminons notre visite au bistrot Loci de Botrange par notre traditionnel verre de l’amitié et nous profitons de cette occasion pour remercier nos hôtes passionnés et passionnants.